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IHEDN Historique



COLLEGE DES HAUTES ETUDES

DE DEFENSE NATIONALE (1936 - 1939)

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L e 14 août 1936 (J.O. du 21 août 1936), un décret instituait le Collège des Hautes Etudes de Défense Nationale dont la première session s'ouvrait le 15 octobre 1936, boulevard Victor à Paris, dans des locaux du Ministère de l'Air.

Ce collège avait pour objet d'étudier l'ensemble des problèmes généraux que soulèvent la préparation de la nation à la guerre ainsi que la conduite des forces armées, de terre, de mer et de l'air.

Il devait, en outre, créer entre tous ses auditeurs une unité de sentiment, de pensée et de doctrine qui devait être le meilleur gage de l'unité d'action pour préparer en temps de paix, et pour assurer, en temps de guerre, la défense du pays.

Il était apparu, en effet, qu'en dépit d'efforts persévérants, et des liaisons établies entre elles, chacune des trois armées restait encore trop exclusivement cantonnée dans son domaine propre. D'autre part la politique de défense nationale pratiquée par l'Etat exigeait, non seulement la participation des ministères de chaque armée, mais encore le concours indispensable de tous les départements dont l'activité s'exerce, dans une large mesure, dans le cadre de la politique générale de défense nationale (intérieur, affaires étrangères, travaux publics, colonies, postes-télégraphe-téléphone, justice, finances, éducation nationale, commerce, agriculture, travail, marine marchande).

Tous les problèmes de la stratégie militaire mais aussi tous ceux ayant une répercussion sur la conduite de la guerre (politiques , financiers, économiques et moraux) et dont la solution devait permettre au gouvernement responsable de définir la politique de défense nationale de l'Etat, étaient étudiés au Collège des Hautes Etudes de Défense Nationale, devant une élite d'officiers des trois armées et de fonctionnaires civils représentant les ministères concernés.

L'organisation et l'administration du collège incombaient au ministre de la Défense Nationale et de la Guerre.

D'octobre 1936 à mars 1939 , le Vice-Amiral Raoul Castex alors préfet maritime et commandant en chef la 2° région maritime à Brest et dont l'originalité de la pensée stratégique s'était déjà exprimée, notamment, dans les cinq volumes des "Théories stratégiques", a été le premier et le seul directeur du collège, assurant cette mission en même temps que le commandement de l'Ecole de Guerre Navale et du Centre des Hautes Etudes Navales.

Cent dix auditeurs - soixante deux militaires et quarante huit civils - ont bénéficié de l'enseignement du Collège des Hautes Etudes de Défense Nationale, au cours de trois sessions, d'une durée de quatre mois portée, dès la seconde , à cinq mois et demi.

Alors que l'institution avait presque acquis "droit de cité" et son régime définitif, et que son directeur invitait les auditeurs à encore "viser plus haut et réaliser l'union féconde de tous ceux qui participent à un titre quelconque à 1'oeuvre de défense nationale", la tension internationale du printemps 1939 vint écourter la troisième session et la déclaration des hostilités entraîner la cessation des activités du Collège des Hautes Etudes de Défense Nationale.


L'INSTITUT DES HAUTES ETUDES

DE DEFENSE NATIONALE

1949...

A u lendemain de la guerre, l'intérêt de reconstituer "le Collège", ou un organisme plus vaste encore, apparaissait moins discutable que jamais. En effet, le dernier conflit avait largement démontré que la défense ne pouvait plus se concevoir comme étant le domaine exclusif des armées mais concernait tous les principaux secteurs d'activité du pays.

Les études entreprises après la Libération sur la réorganisation de l'enseignement militaire supérieur ont défini, en conséquence, un haut niveau d'enseignement dans un Centre de Hautes Etudes de Défense Nationale, que son caractère plus général, et sa large ouverture aux auditeurs civils, devaient placer, logiquement, sous la haute autorité du Président du Conseil.

L'Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale a été ainsi créé le 30 janvier 1949 par le décret n° 49.227 (J.O. du 20 février 1949). Sa mission consistait à préparer des hauts fonctionnaires, des officiers généraux ou supérieurs et des personnes particulièrement qualifiées au point de vue économique ou social à tenir les emplois les plus élevés dans les organismes chargés de la préparation et de la conduite de la guerre.

Installé à l'Ecole Militaire à Paris, et inauguré dès novembre 1948, l'Institut était placé, par délégation du Président du Conseil, sous la haute autorité du ministre de la Défense Nationale.

Les auditeurs, au nombre de cinquante huit pour la première session puis de l'ordre de soixante quinze dans les suivantes, étaient recrutés par fractions sensiblement comparables parmi les cadres supérieurs de l'administration, les officiers généraux et supérieurs, enfin dans le secteur privé ou nationalisé.

Cette large ouverture qui donne à l' I.H .E.D.N . un caractère original par rapport aux instituts étrangers , avait été rendue possible par l'aménagement des programmes de façon à permettre aux auditeurs de poursuivre, en même temps que la session, l'essentiel de leurs activités professionnelles.

Se réalisait ainsi l'un des souhaits exprimés par l'Amiral Castex, à savoir "faire pénétrer chez les fonctionnaires civils des départements intéressés les connaissances et l' esprit de défense".

Ce notable élargissement de l'auditoire civil, assorti d'un meilleur équilibre dans la répartition des auditeurs civils et militaires, correspondait d'ailleurs tout à fait à l'étendue des champs d'action embrassés dans la conduite de ce que le fondateur du Collège nommait "la stratégie générale", ou "l'art de conduire en temps de guerre et en temps de paix l'ensemble des forces et des moyens de lutte d'une nation".

En même temps la notion de défense avait évolué : perdant le caractère passif que paraît évoquer son nom, elle s'était élargie et sa cohérence d'ensemble ne pouvait, dès lors, qu'être fondée sur l'équilibre et la complémentarité des moyens qui lui étaient consacrés.

L'ordonnance du 7 janvier 1959 portant organisation générale de la défense donne une définition légale à cette évolution :

"La défense a pour objet d'assurer en tout temps, en toutes circonstances et contre toutes les formes d'agression, la sécurité et l'intégrité du territoire, ainsi que la vie de la population...

La défense est permanente, sans distinction entre temps de paix et temps de guerre...

La défense est globale, elle doit s'exercer dans tous les domaines de l'activité du pays, à l'intérieur comme à l'extérieur, contre toutes les formes de menaces susceptibles de mettre en péril la survie de la nation en tant qu'entité maîtresse de son destin...".

Ainsi s'affirmait de plus en plus l'idée que l'esprit de défense ne pouvait plus être l'apanage des gens revêtus d'un uniforme et qu'il ne pouvait s'acquérir le jour où il fallait porter les armes.

L'esprit de défense n'était plus séparable de la formation globale du citoyen, dans sa famille, à l'école, à l'université.

Il était alors indispensable que le plus grand nombre de responsables de tous les secteurs de la vie nationale puisse recevoir une large information sur la défense, conduire, à son propos, une réflexion personnelle et diffuser, ensuite, l'esprit de défense à travers le pays tout entier.

Foyer de rayonnement et de diffusion de l'esprit de défense dans la nation, l'Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale a été amené à comprendre sa tâche de façon de plus en plus large.

Son domaine s'est d'abord étendu avec la nécessité de porter l'information auprès de personnes qui ne pouvaient consacrer qu'un temps limité à l'Institut ou qui, habitant la province, ne pouvaient en suivre les activités à Paris: ainsi sont nées les sessions régionales.

Son action s'est ensuite prolongée lorsque les anciens auditeurs se sont regroupés en associations pour entretenir les liens d'amitié noués au cours des sessions, mais surtout pour continuer leurs réflexions sur la défense avec le soutien de l'Institut, et lorsque des universitaires, pour la plupart anciens auditeurs, ont créé des enseignements de défense, diplômes d'études supérieures spécialisées ou diplômes d'études approfondies, et se sont adressés à l'Institut pour lui demander son aide et assurer, entre eux, une certaine liaison.

Nombreux enfin, sont les organismes qui demandent à l'Institut de participer à l'enseignement, à l'information, aux études ou aux recherches sur la défense qu'ils ont entrepris pour leur compte: c'est ainsi que l'Institut, seul ou avec ces organismes, a mis sur pied des cycles d'information de quelques heures, ou de quelques jours, au profit de hauts responsables de l'Industrie ou du Commerce, ou d'étudiants des Universités.


1979... et physionomie actuelle...

cet élargissement dans les domaines d'activités et de la participation des auditeurs a été confirmé par le décret n° 79-179 du 6 mars 1979 (J.O. du 7 mars 1979) qui porte le Statut de l'Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale.

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Last Revised on Sept 2000 / Dernière mise à jour: Sept 2000